La recherche du profit, pour les individus comme pour les sociétés, passe par la recherche du meilleur taux d'impôts à l'échelle nationale ou international. Il s'agit de la raison d'être des paradis fiscaux, des experts-comptables, des avocats fiscalistes… Et les stratagèmes complexes établis par les multinationales pour optimiser - légalement - leur fiscalité sont de notoriété.

Le New York Times, dans un article du 28 avril dernier, choisit cependant de révéler une part des secrets de la firme à la pomme. Partant de Reno, troisième ville du Nevada souvent assimilée à une petite Las Vegas, où Apple n'a qu'un petit bureau, grâce auquel la firme ne paie aux Etats-Unis aucun impôt sur les sociétés, contre 8,84 % en Californie où elle a pourtant son siège.

Jusqu'au Luxembourg, l'Ireland, les Pays-Bas ou les Iles Vierges Britanniques, où Apple détient des bureaux symboliques pour payer le moins d'impôts possible.

Le New York Times reconnaît que « toute société d'envergure tache de minimiser ses impôts ». Mais Apple, de part ses bénéfices colossaux, fait des « économies » tout aussi importantes, soit 45,6 milliards de dollars pour la seule année fiscale en cours, « un record pour une entreprise américaine ».

En Europe, les clients de la firme de Cuppertino connaissent bien iTunes S.à.r.l., qui facture depuis 2004 tout achat sur l'iTunes Store. Filiale d'Apple, cette société compte pourtant à peine plus d'une quarantaine de salariés, mais permet à sa maison mère de bénéficier d'un taux de TVA luxembourgeois très faible, 15%, tout comme Amazon qui sur le livre paie 3% au lieu de 7% en France.

Première capitalisation boursière mondiale, Apple a publié la semaine dernière un bénéfice trimestriel net doublé sur un an, à 11,6 milliards de dollars (notre actualitté) et un  chiffre d'affaires en hausse de 60%. iTunes a, a lui seul, dépassé le milliard en euros de chiffre d'affaires en Europe entre septembre 2010 et septembre 2011.

La société à la pomme a répondu aux assertions du New York Times  en rappelant payer cinq milliards de dollars d'impôts aux Etats-Unis et avoir créé 500 000 nouveaux emplois depuis 2007, fut-ce indirectement dans les entreprises sous-traitantes de la fabrication de l'iPhone.

Au final rien de bien neuf dans ces révélations, mais un rappel que que le succès conduit irrémédiablement à finir sous le feu des projecteurs, de toutes natures. Quoi qu'il en soit, prochaine étape encore non-officielle de développement : la Belgique, avec 8 ou 12 nouveaux Apple Stores dans les prochaines années, donc sans doute un premier magasin près de la Porte Louise à Bruxelles.

Et impossible de finir sans relever l'humour des avocats d'Apple : la filiale des Îles Vierges britanniques a pour nom Baldwin Holdings… du nom d'une variété de pomme qui, comme le relève Mac Génération, « supporte bien le transport ».