La justice russe a remis en liberté surveillée, vendredi, Alexeï Navalny, dont la condamnation la veille à 5 ans de prison a suscité une vague de réprobation, des manifestations et plus de 200 interpellations.
Le tribunal régional de Kirov — 900 km à l'est de Moscou — où a été prononcée la peine jeudi, a examiné une requête surprise du Parquet, qui a demandé jeudi soir la remise en liberté surveillée l'opposant jusqu'à l'entrée en vigueur de sa peine, c'est-à-dire jusqu'à l'examen en appel.
«La demande du Parquet doit être satisfaite», a déclaré le juge du tribunal de Kirov. Alexeï Navalny a été libéré dans la foulée. Lui et l'homme d'affaires Piotr Ofitserov avaient été amenés au tribunal après une première nuit en prison. Piotr Ofitserov, qu'il est accusé d'avoir aidé à organiser un détournement de fonds en 2009 alors qu'il était conseiller du gouverneur libéral de la région de Kirov, a été pour sa part condamné à quatre ans de camp.
7 000 € d'amende encourus pour une manifestation en faveur de l'opposant condamné
«Une condamnation avec une pause pour les élections», titrait ce vendredi le site d'information Gazeta.ru, citant des experts selon lesquels la décision inattendue du Parquet a été prise sous l'influence d'une partie de la direction russe, inquiéte de la perte de légitimité de l'élection du maire de Moscou, prévue le 8 septembre. Alexeï Navalny était candidat à cette élection lors de laquelle le maire sortant Sergueï Sobianine, un proche de Vladimir Poutine nommé par décret en 2010, comptait asseoir sa légitimité. L'état-major de campagne de Navalny a cependant appelé jeudi au boycott de l'élection.
Condamné sur des accusations de malversations qu'il dénonce comme fabriquées de toutes pièces, Alexeï Navalny avait aussi affiché son intention de briguer la présidence du pays à l'élection de 2018. Toute condamnation, si elle est confirmée en appel, le rendra définitivement inéligible.
/fdata%2F5985439%2Favatar-blog-1319453699-tmpphpZbpG6c.jpeg){kind=avatar}